Les Moso

Aussi écrit Musuo et Mosuo. Autrefois retranscrit mossos.
Il s'agit d'une ethnie minoritaire de Chine habitant le Sud-Ouest du pays à la frontière des provinces Yunnan et du Sichuan aux alentours de l'Himalaya. Elle compte entre 30 000 et 60 000 habitants.
Leur district a été surnommée "Yongning" ce qui signifie Sérénité Eternelle.

Il s'agit d'une communauté matriarcale, matrilocale et avunculaire.
Matrilinéarité : toute transmission se fait par la mère
Matrilocalité : la vie sociale s’organise autour de la mère
Avunculat : l’éducation des enfants est assurée par l’oncle maternel

La femme n'est pas au dessus de la communauté: elle en est le centre et le pilier!

Elle est responsable de l'économie domestique et son rôle différe selon son âge.
Première génération : entre 60 et 80 ans : elles pratiquent le culte aux ancêtres
Deuxième génération : entre 40 et 60 ans : elles s’occupent des affaires sociales, de l’économie de la maison-clan. Une femme d’un groupe de sœurs est choisie pour être la matriarche
Troisième génération : les jeunes femmes font les travaux durs dans le domaine et les jardins. Elles sont aussi bien occupées également avec ce qui a trait à l’amour, la grossesse et la maternité.

Pour ce qui est des hommes, ils vivent avec leur mère mais il arrive qu'ils habitent, ensemble, dans une maison commune réservée aux hommes d'âge mur.
Ils ont des droits, uniquement, dans la maison de leur génitrice.
Les hommes s'occupent des représentations politiques, gèrent les affaires extérieures au clan, l’artisanat, le commerce, le transport par caravanes des chevaux, la chasse, la pêche, l’abattage des animaux, le labour, la construction.
Ils s'occupent de tout ce qui est d'aspect religieux.

Les pères n'ont aucunes obligations envers leurs enfants qui, de toute façon, est élevé par leur oncle maternel.

Ce peuple a failli être menacé par la Chine moderne car, pour aller à l'école, l'enfant doit faire signer son inscription par son père. La chine promouvoit aussi un mode de vie monogame.
Cependant, de plus en monde de monde se trouve séduit par ce mode de vie dont l'harmonie règne en maître et les rares Moso qui avaient quitté la maison retournent chez eux.

Anecdote: lors du 50è anniversaire de l'ONU, les Moso ont été titré "Société modèle"


Jusqu'à 13 ans, les enfants vivent ensemble dans une grande pièce. Arrivés à cet âge, ils bénéficient d'une chambre privée pour pouvoir vivre leur sexualité comme ils l'entendent.

Les rapports amoureux sont, à la fois, libres et pudiques. Seul l'inceste est interdit.
Ils ont le droit d'avoir autant d'amants qu'ils veulent à la condition que cela soit garder secret. D'ailleurs, ils sont tellement pudiques qu'il est souvent compliqué de savoir qui fréquente qui.

Le mariage n'existe pas car il est considéré comme ennemi de l'harmonie. Aucune promesse d'amour éternel n'est faite car les Moso ne voient pas l'interêt de faire le serment d'une chose alors qu'on est pas sur de quoi demain sera faite.
Comme les relations amoureuses sont tenues secrètes, les ruptures se passent dans une grande sérénité. La jalousie est vue comme un pêché.

Il y a aussi un dicton qui dit: qui partage le même lit ne partage pas le même bol.

Il arrive, cependant, qu'une histoire d'amour soit exclusive et se perpetue au point que l'homme déménage dans la maison familiale de son amante dont il devient "membre honoraire".

Pour eux, la séduction est un art de vivre comme un autre et la paix existe dans le foyer car les amants ne vivent pas ensemble.

Il se trouve aussi que comme les amours sont très libres (bien que secrets), le terme de bâtard n'existe pas!




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Petits mots de l'auteur: il s'agit d'une société dans laquelle j'aurais bien aimé vivre. Mais ne pas mettre ça sur le compte que je sois une femme!
Les points forts de cette communauté: pas de jalousie, pas de guerre d'héritage, la famille est soudée.

Merci beaucoup pour ce partage c'est très intéressant comme découverte ^^

j'y avais vu un documentaire intéressant, un peu triste de constater que depuis la culture s'érode, en cause la pression de la Chine, mais surtout le tourisme qui fait que leurs descendants préfèrent quitter leur terre pour trouver travail en ville.
Il y a par certains aspects de très belles valeurs, j'étais moins convaincue par la petite forme de misandrie au sujet des enfants : les partenaires masculins n'ayant pas leur mot à dire sur la progéniture, et devant rester dans la maison de leur mère toute leur vie, contrairement à une femme qui aura le droit à son propre logis. Cela dit, il est difficile de comprendre une culture d'un point de vue extérieur. Pour eux, cela paraît tout à fait normal et acceptable. Un peuple qui disparaît petit à petit, comme beaucoup, je souhaite qu'il perdure dans la décennie à venir, c'est une belle culture, qui prône beaucoup l'harmonie.